Lorsque l’on sort d’une journée de travail fatigante, la dernière chose que l’on a envie de faire, c’est s’attabler avec son enfant pour l’aider à faire ses devoirs maison. Surtout s’il n’aime pas ça ou pire, que cela provoque chez lui pleurs, colères et finalement disputes et souffrances chez vous deux.

De plus, en tant que parents, on en a dejà fait des tonnes de devoirs! L’école, le collège, le lycée… Et, peut-être que nous-mêmes, n’aimions déjà pas cela à l’époque. Aussi, lorsqu’il faut s’y replonger avec nos propres enfants, on a la désagréable sensation de revivre une époque que l’on pensait révolue.

Alors, en attendant de devenir Finlandais (eux, ils n’en ont pas, des devoirs!), voyons comment il est possible d’aider son enfant à faire ses devoirs efficacement dans une ambiance détendue.

Changer de regard sur les devoirs maison et l’apprentissage

Si au moment des devoirs, parent et enfant ne sont pas dans de bonnes dispositions pour s’y atteler, forcément cela se passera mal. Tous deux doivent se rendre entièrement disponibles pour faire en sorte que ce temps se déroule le plus paisiblement possible.

Et cela commence par nos pensées, nos croyances.

Qu’est-ce que je me dis moi, parent, dans ma tête (ou pire à voix haute!) avant de commencer ?

« Quelle galère ça va être encore! » ou « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu? »

Et mon enfant, que se dit-il ?

« C’est toujours la même chose, j’en ai marre! », « J’ai déjà travaillé à l’école, j’en ai marre! » ou encore « De toutes les façons, je n’y comprends rien. L’école et les devoirs, ça sert à rien! ».

Et si on sortait du mode « Gavage » pour activer le mode « Découverte »?

Comment?

En expliquant à son enfant que (malgré les apparences) l’idée et le but de l’école n’est pas de le gaver d’informations mais de lui faire « goûter » à plusieurs domaines (langue, maths, sciences…) pour qu’il puisse se découvrir et découvrir le monde. Il va découvrir comment son cerveau fonctionne et aime fonctionner, découvrir ce pour quoi il est doué et développer d’autres capacités.

En faisant ses devoirs maison, il continue de s’entraîner à réfléchir, mémoriser, démontrer, raisonner, rédiger, analyser, justifier, synthétiser… Il aura besoin de savoir faire tout ça dans sa vie de tous les jours!

Il convient également de le rassurer:

« Plus tu t’entraînes pas à pas et plus cela deviendra facile. »

Quant à nous, parents, nous sommes là pour le guider, l’accompagner et non pour l’évaluer.

En finir avec la corvée des devoirs maison
LA CORVÉE DES DEVOIRS MAISON N’EST PAS UNE FATALITÉ.

Être à l’écoute de son corps et de ses émotions

Avant de commencer les devoirs maison, il est important de se demander comment on se sent soi-même ainsi que son enfant. En effet, en observant son coeur et son corps, on fait de la place dans sa tête pour mieux travailler.

En savoir plus sur la pédagogie positive et l’approche tête-coeur-corps

Chacun doit s’interroger et dire ce qu’il ressent.

Comment je me sens dans mon corps? Est-ce que j’ai un noeud à l’estomac? des picotements?

Quelle est notre météo intérieure à chacun? Je me sens triste, inquiet(e)… Je suis fatigué(e)…

Observer ses sensations corporelles par un scan corporel permet d’identifier ses émotions.

S’il y a quelque chose qui vous préoccupe ou préoccupe votre enfant, vous pouvez peut-être en parler. Peut-être a-t-il besoin de se confier. S’il s’agit de quelque chose que vous ne pouvez pas résoudre dans l’immédiat, dites à votre enfant que vous l’avez bien pris en compte et proposez-lui de mettre cela de côté pour le moment et d’y revenir plus tard pour vous en occuper.

Quant à calmer son émotion, cela peut se faire en buvant un verre d’eau, en s’étirant, en faisant quelques respirations ventrales, en fermant les yeux un moment, en faisant un câlin, en dansant et en sautant quelques minutes, en allant faire un tour dans le jardin…

Changer les pensées limitantes en cultivant chez son enfant un état d’esprit de croissance est aussi un bon moyen d’évacuer des émotions telles que la peur de mal faire, ou d’échouer.

Quand tu te trompes, tu apprends et tu progresses.

Tu n’y arrives pas encore. Si tu t’entraînes, cela changera.

Ton super pouvoir, c’est d’apprendre.

Tu développes ton cerveau en apprenant de nouvelles choses.

Plus on s’exerce plus cela devient facile et quand c’est facile, ce n’est pas ennuyeux, c’est amusant!

Les émotions, quant à elles, révèlent un besoin.

Quel est mon besoin? J’ai besoin de me reposer, de bouger, d’être rassuré(e), encouragé(e)…

On peut exprimer son besoin et si cela est possible, le satisfaire immédiatement. (Satisfaire les besoins physiologiques tels que la nourriture et le sommeil est primordial.) Mais, parfois, juste le fait d’exprimer son besoin, cela le rend légitime et nous apaise. On s’écoute et on se sent écouté par l’autre.

Choisir le bon moment et le bon endroit pour les devoirs à la maison

Le bon moment et le bon endroit pour faire les devoirs à la maison dépendront du mode de vie de chaque famille.

On fera attention à ne pas faire du temps des devoirs la prolongation de la déjà longue journée d’école de l’enfant, ne serait-ce qu’en plaçant le goûter et une autre activité (pas trop énergivore) entre les deux.

« Bonne ou mauvaise idée de faire toute la fraterie faire ses devoirs ensemble dans la cuisine pendant que je prépare le dîner? »

– Euh… et vous, vous en pensez quoi?

Si le moment des devoirs a déjà tendance à être un moment difficile à la maison, inutile de rajouter de la difficulté à la difficulté!

À part si on a besoin d’expliquer les unités de mesure de volume ou de masse à son enfant, il est probablement préférable de préparer le dîner avant/après ou déléguer cette tâche à un autre membre de la famille. Vous serez tous deux beaucoup plus disponibles et opérationnels.

De même, pensez à éloigner ou éteindre toutes sources de distraction potentielles (téléphone, télévision, radio…).

S’installer dans un endroit qui nous fait du bien, entourés de choses qu’on aime, avec du matériel qu’on a pris soin de choisir rendra le travail plus agréable et plus productif.

Et, n’oubliez pas le verre d’eau à proximité… le corps en a besoin et les neurones adorent!

Commencer par une réactivation

Une fois qu’on est disponible avec son coeur, son corps et sa tête, on peut alors prendre connaissance des tâches à réaliser dans l’agenda ou le cahier de texte. Puis, avant d’ouvrir quelque livre ou cahier que ce soit, on posera à l’enfant quelques questions pour ouvrir son attention et réactiver ses connaissances.

Qu’est-ce que tu sais/sais faire déjà à ce sujet?

Qu’as-tu appris de nouveau?

De quoi cela parle?

A quoi penses-tu que cela va te servir de savoir/savoir faire cela?

Privilégiez les questions ouvertes.

Puis, ouvrir les cahiers et les livres. En redécouvrant la leçon où l’exercice, l’enfant pourra compléter ses premières réponses.

Ensuite, il est important de s’assurer de la bonne compréhension de la consigne:

Qu’est-ce qu’on me demande? Qu’est-ce qu’on attend de moi?

Une fois la consigne comprise, on pourra interroger l’enfant sur le « comment ». Au fur et à mesure, il prendra l’habitude de s’interroger lui-même:

De quoi ai-je besoin pour réaliser cette tâche? Y-a-t-il des notions que j’ai besoin de revoir avant?

Comment est-ce que je vais m’y prendre? Quelle autre stratégie je peux essayer?

En procédant ainsi, les devoirs maison deviennent vivants, on leur donne du sens et l’enfant devient acteur de son apprentissage.

Est-ce une tâche que je vais pouvoir faire seul ou ai-je besoin de l’aide de quelqu’un?

L’aide peut venir de quelqu’un d’autre que vous: l’autre parent, la grande sœur… On a aussi droit au joker « Appel à un ami  ».

Respecter le fonctionnement de l’enfant

L’erreur que l’on commet souvent en tant que parent, c’est d’essayer de calquer notre propre méthode d’apprentissage sur notre enfant. Chaque personne ayant ses propres préférences d’apprentissage, on préfèrera encourager l’enfant à observer quelles sont les siennes.

Demandez-lui comment il évoque le sujet dans sa tête.

Comment fais-tu cela exister dans ta tête ?

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S’il voit des images, des photos ou comme un film, votre enfant a une préférence d’apprentissage visuelle. Elle est auditive s’il entend des sons ou des paroles avec la voix d’autres personnes et verbale s’il s’entend parler. Ressentir des mouvements, sensations, goûts et odeurs correspond à une préférence d’apprentissage kinesthésique.

Nous avons tous la possibilité d’utiliser toutes les évocations, mais chaque personne a ses préférences (1 ou 2).

Plus l’enfant prendra conscience de ses préférences d’apprentissage (=préférences évocatives), plus il sera à même de les utiliser sciemment et d’en développer de nouvelles.

Ainsi, pour faire les devoirs maison, on n’est pas obligé de rester assis tout le temps, d’autant plus qu’on l’a déjà été en classe pendant une large partie de la journée. On peut bouger et c’est d’ailleurs mieux car on apprend mieux quand on apprend avec tout son corps.

La façon dont votre enfant évoque est souvent le même canal qu’il souhaitera utiliser pour travailler le sujet, le répéter, et le restituer.

Par exemple, il peut vouloir réécrire la notion à étudier avec un stylo ou simplement avec le doigt dans l’espace, la dessiner, la jouer comme une pièce de théâtre, la chanter, il se peut qu’il préfère se la faire lire pour l’entendre, l’enregistrer sur un dictaphone (fonctionnalité présente sur les smartphones) pour la réécouter avec sa propre voix.

Devoirs maison faits… pas forcément parfaits

Une autre erreur courante est de se focaliser sur les bonnes réponses. Au lieu de cela, il est préférable de mettre son attention sur les stratégies qu’il a employées et des efforts qu’il a fournis.

Demandez à l’enfant si pour lui l’objectif a été atteint. Si ce n’est pas le cas, quelles étapes ont malgré tout été franchies? Qu’est-ce qui lui a manqué pour aller plus loin? Comment il peut y remédier?

Je vais en parler au maître, lui demander de me réexpliquer.

La prochaine fois, je ferai autrement, je m’y prendrai plus tôt.

On a tendance à l’oublier mais il est possible de revenir vers l’enseignant, c’est son métier. Le but des devoirs, c’est aussi de déceler ce qui n’a pas été acquis/compris en classe pour revenir dessus. Cela n’a aucun intérêt pour un enseignant de voir tous ses élèves revenir en classe avec tous les devoirs parfaitement faits (par les parents!) alors qu’en fait, subsistent certaines incompréhensions. Cela ne lui apprend rien sur son élève et il ne saura pas comment l’aider.

En revanche, il est important que l’enfant ait fait l’effort de faire ses devoirs et de réaliser les tâches dont il est capable.

Les devoirs doivent être faits, pas parfaits!

Félicitez donc votre enfant pour ses efforts, ses stratégies, ses progrès, sa persévérance, le soin qu’il a apporté à son travail… plutôt que ses résultats et ses bonnes réponses. Effet boosteur de confiance garanti!

Et chez vous, ça se passe comment les devoirs? Dites-moi en commentaire.
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