La gestion mentale est un courant pédagogique qui explore la diversité des mécanismes et fonctionnements mentaux entrant en jeu dans tout apprentissage.

Elle est basée sur la psychologie de la conscience cognitive (ce qui se passe dans la tête sans se préoccuper du pourquoi) et phénoménologique (la réalité n’existe que par rapport au vécu).

C’est une pédagogie des moyens d’apprendre et de la réussite reconnue par l’Éducation nationale.

Objectifs de la gestion mentale

Effets de la gestion mentale

Les origines de la gestion mentale

C’est Antoine de la Garanderie (1920-2010), enseignant en philosophie, qui est l’initiateur de la gestion mentale : l’analyse des habitudes mentales de très nombreux sujets lui a permis de répertorier une grande diversité de fonctionnements cognitifs.

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Présupposés de la gestion mentale

La gestion mentale passe par l’observation de son propre fonctionnement mental.

En gestion mentale, la perception et l’évocation, d’une part et le projet, d’autre part, soutiennent les 5 gestes mentaux essentiels à l’apprentissage que sont : l’attention, la réflexion, la compréhension, la mémorisation et l’imagination.

Qu’est-ce que le projet ?

C’est l’orientation spontanée et/ou réfléchie que le sujet donne à son activité. Elle est intérieure et personnelle. Sans projet, il n’y a pas d’activité mentale.

Il ne s’agit pas d’avoir un projet mais d’être en projet. Cela implique d’anticiper la tâche à accomplir dans tous ses détails (finalités, objectifs, le « pour quoi », moyens, obstacles…)

Exemple : Le projet d’apprendre les tables de multiplication est différent du projet de les comprendre ou de les retrouver. 

Apprendre les tables de multiplication, c’est se mettre en projet de les mémoriser en tant qu’outil nécessaire pour effectuer des multiplications complexes, etc.

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De la perception à l’évocation

Toute la journée, nous percevons le monde extérieur grâce à nos 5 sens, la plupart du temps de manière non consciente. Lorsque cet acte de perception est animé par un projet, il donne lieu à des évocations.

« Évoquer, c’est faire exister dans sa tête ce que l’on a perçu en se le redonnant sous forme d’images mentales, visuelles, auditives ou tactiles. »

Antoine de La Garanderie

L’évocation est la première étape indispensable qui conditionne l’effectuation de tout geste mental. Il est impossible de s’empêcher d’évoquer spontanément.

Nos évocations peuvent être visuelles, et/ou auditives, et/ou verbales, et/ou sous forme de ressentis de mouvements.

On peut percevoir d’une façon et évoquer d’une autre.

Nous avons tous des préférences évocatives différentes.

Pour prendre conscience de ses évocations, il faut supprimer l’objet de perception (retourner la feuille, fermer les yeux, s’en éloigner…).

Le geste d’attention

Le projet du geste d’attention est de faire exister dans sa tête ce que l’on a perçu. Il est important que l’accompagnant énonce le projet d’évoquer à l’apprenant.

Ex : être attentif à la lecture d’un texte, c’est faire exister l’histoire dans sa tête en évoquant.

Le geste de mémorisation

Le projet du geste de mémorisation est de réutiliser des évoqués dans un imaginaire d’avenir, c’est-à-dire en le projetant.

Mémoriser permet d’avoir des bases solides pour effectuer les gestes de compréhension et de réflexion. C’est pourquoi il est impératif d’anticiper mentalement d’autres lieux ou moments où ces évoqués pourraient être utiles.

Le geste de compréhension

Comprendre, c’est traduire pour soi l’objet qu’on a perçu. Lors du geste de compréhension, on confronte ses évoqués entre eux et avec ses acquis, on les compare, on en déduit des liens, etc.

Pour comprendre, il est nécessaire de faire des allers-retours entre ce qu’on perçoit et ce qu’on comprend.

La compréhension peut se faire par les applications et les exemples (à quoi ça sert ?), les explications et les démonstrations (d’où ça vient ?), par les similitudes (c’est comme…) ou les différences (c’est différent de…).

Le geste de réflexion

La réflexion consiste pour l’apprenant à faire un retour sur ses acquis (connaissances, règles, expériences) et choisir, parmi ceux-ci, ce qui l’aidera à répondre à une question, trouver une solution à un problème, etc.

Le geste d’imagination créatrice

Le projet du geste d’imagination est de prolonger les évoqués, en les transformant, en faisant des combinaisons inédites, des représentations nouvelles, etc.

L’imagination peut être amenée par la recherche de signes d’une présence cachée (projet de découverte) ou de signes d’une absence à combler (projet d’invention).

Dans un prochain article, nous verrons comment faire émerger les habitudes mentales d’un apprenant par le dialogue pédagogique.

 

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