Croyances : agir pour favoriser l’apprentissage

croyances et apprentissage

Réussir à changer nos croyances négatives ou limitantes est primordial pour notre développement personnel. En matière d’apprentissage, c’est également un premier pas essentiel vers un meilleur accompagnement scolaire de nos enfants, de nos élèves. Quelles sont ces croyances et comment les changer ?

Que sont les croyances ?

Une croyance est une vérité… la nôtre

Une croyance est le fait de croire à l’existence de quelqu’un ou de quelque chose, à la vérité d’une doctrine (conception de l’univers de la société…), d’une thèse (théorie, opinion sur quelque chose…). C’est ce qu’on croit, ce qu’on considère comme une vérité, sans qu’on ait besoin de preuve.

Par exemple…

« Je crois en Dieu. »

« Je crois aux fantômes. »

Mais aussi…

« Je crois qu’il n’y a pas de sous-métiers. »

« Manger des carottes, c’est bon pour la vue. »

« C’est du soda qu’il y a dans cette canette (et pas autre chose! ). »

Ou encore…

« Cela ne se fait pas. »

« Ce n’est pas bien. »

« Ce n’est pas pour moi. »

« C’est stupide. »

« C’est trop loin. »

En somme, les croyances sont des convictions très fortes qu’on érige en vérités.

 

« Et chacun croit fort aisément ce qu’il craint et ce qu’il désire. »
Jean de La Fontaine
Fables, le Loup et le Renard

 

Les croyances façonnent notre vie… et notre vie façonne nos croyances

Nos croyances s’élaborent tout au long de notre vie. Elles se construisent et se forgent au gré de notre éducation, de nos valeurs familiales, de notre culture, de nos rencontres, de nos expériences

« Je crois donc je suis. »

L’être humain est un être de croyances. La croyance est un processus mental par lequel on remplace nos doutes, nos incertitudes par des vérités, les nôtres.

Nos croyances nous aident à donner du sens à notre vie et nous guident dans nos paroles, nos actions, nos choix, nos décisions…

Comme nos pensées, nos croyances sont très puissantes.

Croyances positives et croyances négatives

Comment savoir si une croyance est positive ou négative ?

Les croyances positives ou aidantes sont stimulantes : elles ont un impact fort et positif sur nos projets, nos relations, nos décisions, notre ouverture sur le monde. 

A contrario, les croyances négatives ou limitantes sont décourageantes : elles ont un impact restrictif et négatif sur l’image que nous avons de nous-mêmes, nos relations avec les autres, notre ambition, etc.

Croyances et apprentissage

Quelques exemples de croyances

Dans leur livre « Apprendre autrement avec la pédagogie positive », Audrey Akoun et Isabelle Pailleau énoncent les croyances les plus courantes concernant l’apprentissage. En voici un échantillon :

« On n’a rien sans rien… (ou il faut souffrir pour réussir). »

Ce message négatif va conditionner notre façon de percevoir le monde et notre rapport au travail. Il aura des conséquences sur notre réalité : si je crois qu’il faut souffrir pour apprendre, il y a de grandes chances que je me retrouve dans des séances d’apprentissage longues et pénibles !

« Dans notre famille, on est bon/ mauvais en maths, en sport… »

Bien qu’interessante du point de vue de l’appartenance à une filiation et de la force des liens familiaux, cette croyance peut renfermer soit dans un schéma d’échec soit en étouffant une personnalité et des talents qui ne demandent qu’à s’exprimer.  

« Je n’ai pas de mémoire… »

Les nombreuses croyances sur la mémoire résultent d’un manque d’informations sur son fonctionnement. Entre autres, le processus de mémorisation dépend de plusieurs facteurs tels que l’intérêt, la motivation, le niveau de difficulté, etc. Prendre en compte ces facteurs nous permettra de mobiliser plus facilement notre mémoire.

L’effet Pygmalion

La légende de Pygmalion raconte que, Pygmalion, totalement dévoué à son art et déçu des femmes – qu’il considérait comme frivoles – décida de se créer une femme tant il ne la trouvait pas sur terre. Il fit donc une statue qui rassemblait en tout point les caractéristiques de la femme parfaite. Tellement satisfait de son oeuvre, il en tomba follement amoureux comme si elle était charnelle et oubliant qu’elle n’était que de pierre. Émue par tant de dévotion et d’amour, la déesse Aphrodite donna vie à la statue.

Pygmalion, c’est le nom que Rosenthal et Jacobson donnèrent à l’effet psychologique selon lequel un sujet répondrait conformément aux attentes et aux préjugés. Lisez les expériences (en laboratoire sur des rats, puis en milieu scolaire sur des enfants) qu’ils ont menées et qui leur ont permis d’arriver à cette conclusion.

L’expérience en milieu scolaire souligne qu’au cours de l’apprentissage, la nature des attentes et préjugés des enseignants sur les résultats de leurs élèves a un fort impact sur leurs productions.

Ainsi, si les enseignants attendent de bons résultats de la part de leurs élèves et s’ils sont confiants dans leur évolution, alors ceux-ci réussiront beaucoup mieux.

Lire l’article Apprendre la visualisation à son enfant

Savoir quelles sont nos croyances et en prendre le contrôle

Changer de croyances est déstabilisant mais possible. Nous pouvons changer nos croyances, éliminer les croyances négatives et limitantes et adopter des croyances saines et positives. Cette démarche, certes délicate car elle touche aux fondations de notre être, nécessite d’être à l’écoute de soi car, en effet, la première étape est de prendre conscience de nos croyances. 

Identifier nos croyances

D’après Deepak Chopra, « nos croyances fondamentales sont comme des micro-puces enfouies dans notre esprit et envoyant constamment les messages qui y sont encodés. Ces messages ne changent pas, à moins d’en prendre conscience et d’utiliser cette conscience pour les changer. » 

Voici la méthode proposée par Chopra pour, dans un premier temps, identifier nos croyances fondamentales, puis agir sur celles-ci. (Vous pouvez expérimenter le test en premier, puis le faire faire à votre enfant sur un sujet adapté. Je vous donne un exemple plus loin.)

Choisissez un thème (par exemple, l’Amour) et inscrivez-le comme titre sur une feuille, puis faites deux colonnes : Mes croyances positives / Mes croyances négatives. Puis, listez toutes les croyances que vous avez sur le sujet. Ne vous auto-censurez pas, notez tout ce qui vous vient à l’esprit. 

Thème : Amour 

Exemple de croyance négative : « Très peu de gens m’aiment. »

Exemple de croyance positive : «  Je mérite d’être aimé(e). »

Revenez à votre liste deux fois au cours de la journée ou de la semaine pour la compléter : les croyances les plus profondes prennent du temps à remonter à la surface. Une fois que vous estimez la liste complète, jugez chaque croyance comme faible, forte ou moyenne et différenciez-les par des couleurs. De cette façon, vous établissez une cartographie de votre système de croyances qui vous sera incroyablement utile.

Puis, choisissez dans votre liste une croyance négative forte et une croyance positive forte. L’exercice va consister à affaiblir la croyance négative et renforcer la croyance positive.

Affaiblir nos croyances négatives

Pour diminuer une croyance négative, nous avons d’abord besoin de nous sentir plus en sécurité, en confiance, être rassuré(e). Comment ? En nous plaçant dans des situations favorisant ces sentiments. 

Par exemple, si vous croyez que très peu de gens vous aiment, faites du bénévolat dans un refuge pour personnes sans abri, ou donner un peu de votre temps pour les enfants défavorisés. L’appréciation et la gratitude que vous recevrez en retour sont des expressions d’amour.

Ensuite, dites-vous qu’il est possible de changer cette croyance limitante, qu’elle n’est pas définitive. 

Enfin, entourez-vous de personnes qui ont de l’amour. De l’amour pour leur travail, pour les autres, pour la nature…

Renforcer nos croyances positives

Pour entretenir et développer une croyance positive, nous pouvons la rediriger vers nous-mêmes, mais aussi vers les autres.

Étant donné qu’une croyance s’auto-alimente, il n’est pas difficile de la conserver. En effet, nous adoptons automatiquement une perception du monde qui renforce nos croyances. À nous d’en faire profiter les autres!

« L’univers soutient entièrement chacune de nos pensées et croyances. »
Louise Hay

Exemple pratique pour un élève

Ceci étant valable pour toutes sortes de croyances, appliquons la technique pour affaiblir une croyance négative dans le cadre de l’apprentissage.

Thème : Apprentissages scolaires

Exemple de croyance négative : « Je suis mauvais en mathématiques. »

  • Mettez l’enfant en situation de confiance en lui soumettant des exercices où il maîtrise les compétences requises.
  • Il dira peut-être « C’est normal que je réussisse, c’est parce que c’est facile. » Expliquez qu’au départ, aucun exercice n’est facile ou difficile. On le perçoit comme tel selon que l’on maîtrise ou non les compétences qu’il requiert. 
  • Lui faire prendre conscience du chemin déjà parcouru.
  • Lui dire que « devenir bon en maths » est possibleDe la même manière qu’il a réussi ce qu’il perçoit comme facile parce qu’il détenait les outils pour le faire, il est tout aussi possible qu’il réussisse les exercices suivants s’il « s’arme » des bons outils.
  • Décomposez la grosse tâche qui parait aussi grande qu’une montagne en petites étapes de difficulté progressive, en vous assurant toujours que les pré-requis soient acquis.

Lire l’article Apprendre à se fixer un objectif

En conclusion, sachons reconnaître et démonter, une à une, les croyances qui nous limitent et qui provoquent des résultats contraires à ceux que nous attendons, aussi bien dans notre vie, dans celle de nos enfants et notamment sur leur chemin d’apprenant.

Sources :

https://www.deepakchopra.com

http://www.parcoursduloupblanc.com/blog/

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